Le secteur du commerce électronique sud-africain devrait dépasser les 130 milliards de rands (environ 7,48 milliards de dollars) en 2025, représentant désormais 10 % des dépenses nationales de détail—une augmentation spectaculaire par rapport à moins de 10 milliards de rands il y a dix ans. Ce bouleversement, révélé dans le rapport « Online Retail in South Africa 2025 » par World Wide Worx, Mastercard, Peach Payments et Ask Afrika, indique une transformation structurelle de l’économie, le commerce en ligne passant d’une expérimentation marginale à une force majeure.
Depuis 2020, le commerce électronique a quadruplé, stimulé par la pandémie de COVID-19 et l’arrivée d’acteurs internationaux et locaux proactifs. La croissance annuelle de 35 % des ventes en ligne dépasse largement celle du commerce physique (2,5 % en 2024 et 1,6 % à la mi-2025).
Les géants locaux tels que Shoprite, Pick n Pay, Woolworths, Foschini et Truworths ont beaucoup investi dans la construction de plateformes numériques performantes, tandis que des multinationales comme Amazon, Shein et Temu ont accéléré l’expansion du marché. La livraison à la demande et les systèmes de paiement avancés ont renforcé la commodité et l’accessibilité de l’e-commerce, particulièrement dans des secteurs comme l’alimentaire et la mode.
Cependant, cette croissance engendre aussi des défis. Le flux de produits internationaux à bas prix met la pression sur l’industrie locale et l’emploi. Selon le Localisation Support Fund (LSF), environ 8 100 emplois ont été affectés en 2024, et jusqu’à 34 000 pourraient être en danger d’ici 2030. Le gouvernement répond en durcissant la réglementation douanière et en supprimant les exemptions de TVA sur les petits colis, bien que des failles subsistent.
Malgré ces inquiétudes, la croissance du secteur repose sur une meilleure connectivité Internet, des paiements numériques évolués et des habitudes de consommation en pleine mutation. L’e-commerce est désormais une composante essentielle et pérenne du paysage commercial sud-africain.