Quidah est une plateforme en ligne qui met en relation les investisseurs avec des opportunités sélectionnées et des analyses d’experts sur les marchés émergents d’Afrique, tout en offrant aux entreprises des services de promotion, de facilitation de partenariats et d’intelligence de marché pour attirer des capitaux et développer leurs activités.
En Afrique, où inondations, sécheresses et événements climatiques extrêmes se multiplient, l’adaptation au changement climatique n’est plus simplement une question de survie – c’est désormais un enjeu économique majeur. Au cours de l’année écoulée, un mouvement ambitieux a pris forme autour d’une nouvelle plateforme pilotée par le Global Center on Adaptation et le Forum Économique Mondial, visant à mobiliser 5 milliards de dollars d’investissements privés dans l’adaptation climatique sur le continent. Ce lancement est soutenu par un premier engagement d’un milliard de dollars de la CRDB Bank Group, fixant un nouveau cap pour la finance africaine.
Cette dynamique coïncide avec l’initiative phare « Africa Adaptation Acceleration Program » (AAAP), dotée de 25 milliards de dollars par la Banque Africaine de Développement et le Global Center on Adaptation. Déjà déployé dans 40 pays, ce programme a permis le décaissement de 15 milliards de dollars pour des infrastructures résilientes, l’agriculture, des systèmes d’alerte précoce et des emplois verts pour la jeunesse. Publics comme privés jugent ce tournant essentiel – et désormais incontournable.
Les dernières analyses, notamment un rapport de Reuters publié en juillet 2025, témoignent d’un changement profond dans la manière dont les entreprises et investisseurs perçoivent l’adaptation. Fini le temps où ce sujet était réservé au secteur public : avec près de 2,8 milliards de dollars de dégâts climatiques attendus d’ici 2050, et moins de 10 % des financements climatiques mondiaux dédiés à l’adaptation, le risque de l’inaction devient une menace directe pour les économies et les entreprises.
Des banques pionnières comme CRDB développent de nouveaux produits financiers – obligations vertes, prêts liés à la résilience, financements mixtes – pour combler le déficit historique d’investissement. De leur côté, assureurs internationaux et groupes agroalimentaires créent des coentreprises pour bâtir des chaînes d’approvisionnement et des systèmes d’alerte climatiques intelligents. Ces projets protègent les communautés tout en ouvrant de nouveaux marchés rentables pour des solutions d’adaptation.
Concrètement, sur le terrain, les fonds de l’AAAP et de la nouvelle plateforme servent déjà à moderniser les systèmes d’irrigation, soutenir l’agriculture intelligente, et renforcer les infrastructures urbaines, du Nigeria au Kenya. Parmi les bénéficiaires, on compte des start-up dirigées par des femmes dans l’agritech, ou des jeunes entrepreneurs du solaire, qui reçoivent capital et appui technique pour bâtir des moyens de subsistance résilients.
Mais, comme le souligne Reuters, de nombreux défis persistent. Le « gap de bancabilité » signifie que beaucoup de projets d’adaptation – surtout ceux portés localement – peinent encore à attirer la finance privée. Les obstacles réglementaires, le manque de données et l’absence de normes sur le risque climatique ralentissent l’investissement global.
Pour les experts, la solution passe par une collaboration radicale : allier capitaux publics, privés et philanthropiques, renforcer les politiques, et miser sur le digital pour dé-risquer et évaluer l’impact des actions. Avec une population africaine qui doublera d’ici 2050 et une urbanisation rapide, la pression monte pour rendre les infrastructures, l’alimentation et les villes adaptées à un climat qui change.
Le signal est clair : l’Afrique est à l’aube d’une transformation majeure de son marché de l’adaptation, et rester spectateur n’est plus une option pour les entreprises. Investir, collaborer et innover pour la résilience sera la clé pour transformer le risque climatique en opportunité économique.