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Dans une étape importante pour le paysage des énergies renouvelables en Afrique de l’Ouest, le Mali a lancé la construction d’une centrale solaire de 200 MW en partenariat avec la société énergétique russe NovaWind, une filiale de Rosatom. Située à seulement 38 kilomètres au sud de la capitale, Bamako, à Sanankoroba, l’installation couvrira 314 hectares et devrait être achevée dans un délai d’un an.
Cette installation solaire, la plus grande de ce type au Mali, constitue une avancée décisive dans les efforts du pays pour diversifier ses sources d’énergie, réduire sa dépendance aux coûteuses importations de combustibles fossiles, et renforcer la sécurité énergétique nationale.
Ce que le projet signifie pour les investisseurs
1. Un signal clair sur la viabilité des énergies renouvelables en Afrique de l’Ouest
Pour les investisseurs locaux comme internationaux, le projet solaire de Sanankoroba envoie un message fort : les projets d’énergie renouvelable dans la région du Sahel sont non seulement techniquement réalisables, mais aussi politiquement prioritaires. Le gouvernement malien a démontré que des partenariats public–privé (PPP) de grande envergure peuvent être structurés et mis en œuvre, même dans un contexte de transition politique.
Cela pourrait encourager les développeurs solaires, les financiers et les fabricants à porter une attention plus soutenue au Mali et aux pays voisins, perçus comme des marchés inexploités pour le développement d’infrastructures durables.
2. Ouvrir la voie à la participation des investisseurs locaux
Avec des matériaux de construction et des opérations fournis par la Russie, la pression — et l’opportunité — s’accroît pour que les investisseurs et entreprises locaux s’insèrent dans la chaîne de valeur. Que ce soit par la sous-traitance des travaux de génie civil, la fourniture de services logistiques ou la gestion environnementale, les entreprises basées au Mali sont désormais plus susceptibles d’être perçues comme des contributeurs essentiels aux projets futurs.
De plus, les institutions financières et les groupes d’investissement maliens pourraient commencer à explorer les fonds dédiés aux énergies renouvelables ou les financements syndiqués comme une nouvelle classe d’actifs.
3. Réduction des risques pour les investissements futurs
Le succès de ce projet devrait contribuer à atténuer les risques perçus liés aux infrastructures énergétiques au Mali. Si les travaux de construction respectent les délais et que la centrale est intégrée efficacement au réseau, cela pourrait établir un précédent favorable en matière de processus d’autorisation, de contrats d’achat d’électricité (PPA) stables et de soutien gouvernemental — autant de critères clés pour les investisseurs.
Cet effet de réduction des risques rendra probablement le Mali plus attractif pour les prêteurs multilatéraux, les institutions de financement du développement et les fonds axés sur les critères ESG, désireux d’investir dans des infrastructures résilientes au climat.
4. Influence stratégique de la Russie et considérations géopolitiques
Pour les investisseurs internationaux, notamment ceux d’Europe ou d’Amérique du Nord, l’implication croissante de la Russie au Mali peut représenter à la fois des opportunités et des complications. D’un côté, un marché énergétique stable profite à tous les acteurs ; de l’autre, les tensions géopolitiques pourraient affecter la confiance des investisseurs en fonction des sanctions internationales et des politiques commerciales.
Néanmoins, la présence d’un acteur majeur comme Rosatom peut être perçue comme une forme de stabilité — un ancrage solide dans un marché émergent autrefois considéré comme trop risqué.
Implications économiques à long terme
Une fois achevée, la centrale devrait augmenter la capacité de production électrique du Mali d’environ 10 %, réduisant de manière significative la dépendance du pays aux importations coûteuses de diesel et de fioul lourd. Cette réduction de la dépendance aux importations contribuera à stabiliser les finances de la société nationale d’électricité, à baisser les coûts de l’électricité pour les consommateurs et à créer un environnement plus favorable aux affaires.
L’ajout d’un système de stockage par batterie de 20 MWh signifie également que la fourniture d’électricité sera plus régulière, permettant une productivité industrielle accrue et suscitant potentiellement l’intérêt des investisseurs dans la transformation agroalimentaire ou la fabrication, qui nécessitent une alimentation stable.
Vers l' avenir
Avec deux autres projets solaires de 200 MW prévus pour plus tard cette année, le Mali s’impose rapidement comme un leader régional dans le déploiement de l’énergie solaire. Ces projets représentent bien plus que du développement d’infrastructure : ils marquent un repositionnement stratégique du pays en tant que destination pour les investissements dans l’énergie.
À mesure que le Mali prouve sa capacité à réaliser des projets d’énergie renouvelable à grande échelle, la porte s’ouvre désormais à des investissements diversifiés — des mini-réseaux et systèmes de stockage par batterie à la fabrication, aux crédits carbone et au transfert de technologies.