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Les obligations sénégalaises en devises sont passées en zone de détresse après la clôture d’une mission du FMI sans nouveau programme et sur fond de crispations politiques, alimentant les craintes sur l’accès au financement et le risque de défaut.
La tarification du risque s’est envolée, indiquant que les investisseurs se préparent à une éventuelle restructuration en l’absence de visibilité sur la politique économique et de soutien externe.
Les titres en euros et en dollars ont reculé de 2,5 à 3,0 cents, la souche 2031 menant la baisse à 68,518 cents, faisant passer les maturités 2031 et au-delà sous le seuil de 70 cents généralement associé à la détresse.
Le coût d’assurance contre le défaut (CDS) a grimpé à 1 120 points de base depuis le début du mois, contre 750 initialement, illustrant la dégradation de la perception du risque.
Une équipe du FMI a achevé une visite à Dakar sans annoncer de nouveau dispositif d’appui, privant le marché d’un ancrage de court terme.
Des déclarations du Premier ministre Ousmane Sonko rejetant ce qu’il présente comme des pressions du FMI en faveur d’une restructuration ont accéléré la vente, les investisseurs y voyant une incertitude accrue sur la politique et le financement.
Des gérants soulignent que les frictions avec le FMI compromettent l’approbation d’un programme et l’accès à d’autres financements multilatéraux, augmentant la probabilité implicite d’une restructuration.
Le repli a été accentué par une querelle sur la direction de la coalition au pouvoir, le président Bassirou Diomaye Faye soutenant l’ex-Première ministre Aminata Touré tandis que le Pastef maintient son appui à Aissatou Mbodj, révélant des divergences internes malgré le démenti de toute lutte d’influence.
Des analystes avertissent que la fragmentation politique pourrait affaiblir la position de négociation face au FMI, tandis que des engagements précédemment non divulgués ont porté le ratio dette/PIB au-delà de 130%, resserrant la marge de manœuvre budgétaire et accroissant l’enjeu de l’ajustement.
Une note de RMB prévient que si l’assainissement budgétaire s’avère difficile à mettre en œuvre, une restructuration pourrait intervenir plus tôt que prévu.
Des prix sous 70 cents et des CDS au-dessus de 1 000 points de base signalent une contrainte de marché sévère, un accès au financement restreint et une probabilité accrue de pertes en cas de défaut, sauf trajectoire de politique crédible et financement externe rapide.
Une relation au point mort avec le FMI retarde les entrées de devises et peut limiter les appuis multilatéraux parallèles, augmentant le risque de refinancement et le coût d’un financement relais pour l’État et les entités publiques.
Les tensions internes peuvent fragiliser la conditionnalité, la communication aux investisseurs et l’exécution des mesures d’austérité, avec à la clé un approfondissement des ventes sur l’ensemble de la courbe et un décalage des fenêtres d’émission.
Pour les investisseurs, le long de la courbe demeure le plus sensible aux signaux sur le FMI et la cohésion de la coalition, tandis que le flux d’événements liés aux déclarations du Fonds et aux annonces domestiques devrait alimenter la volatilité des spreads et les primes de liquidité.
Faute de progrès rapide vers un cadre soutenu par le FMI et d’un alignement politique plus net, la dynamique de marché suggère des défis de refinancement croissants et un risque de restructuration en hausse, la crédibilité des politiques et les ancrages externes étant déterminants pour stabiliser les spreads.


