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La Banque centrale du Soudan a dévoilé un nouveau billet de 2 000 SDG, ainsi qu’une version actualisée de 500 SDG, au nom de la protection de la monnaie et de la stabilisation macroéconomique dans le cadre de son mandat légal.
L’analyste Ahmed Ben Omar y voit un mélange contradictoire entre expansion monétaire — via une émission accrue de cash — et durcissement administratif pour encadrer le marché parallèle et la circulation hors banques.
Cette initiative intervient dans une économie minée par la guerre, l’inflation et une forte volatilité du taux de change.
Selon l’institution d’émission, la décision s’inscrit dans la loi de 2002 et ses amendements, afin de préserver la valeur de la devise et d’ancrer la parité.
Pour Ben Omar, le calendrier renvoie à la nomination de la gouverneure Amna Mirghani et traduit à la fois un soutien budgétaire par la planche à billets et un resserrement du contrôle des flux informels
Cette posture crée une tension entre l’objectif de raréfaction de la liquidité et la stabilisation du taux de change, d’autant que les outils de marché, comme les opérations d’open market, restent limités.
À court terme, la grosse coupure devrait accélérer la vitesse de circulation et nourrir les prix, tout en allégeant les contraintes opérationnelles en réduisant la demande de petites coupures.
L’analyste redoute un effet d’anticipations: la mesure pourrait être perçue comme expansionniste plutôt que réformatrice.
Toute émission non adossée à la production ou aux réserves gonfle la masse monétaire et pèse sur la livre, un risque amplifié par l’abandon des achats d’or comme instrument d’absorption de liquidité.
Des retombées positives sont envisageables si les recettes d’exportation (or, sésame, bétail) sont effectivement canalisées par les circuits bancaires, renforçant les réserves et soutenant la monnaie.
Le succès repose toutefois sur une exécution rigoureuse: des fuites hors système neutraliseraient l’impact et maintiendraient l’ascendant du marché parallèle.
Le contexte macroéconomique demeure sévère: d’énormes pertes liées au conflit ont dégradé les infrastructures et l’appareil productif, tandis que la livre s’est nettement dépréciée sur les segments officiel et parallèle depuis mi-avril 2023.
Si les restrictions de liquidité ont freiné une part de la spéculation domestique, le marché reste très sensible aux chocs militaires.
La Banque mondiale estime une nouvelle contraction de 13,5% en 2024, après un repli déjà marqué l’an passé, avec une extrême pauvreté touchant environ sept personnes sur dix.
Un retour du PIB à son niveau d’avant‑guerre n’est pas attendu avant 2031, sur fond d’effondrement de secteurs clés — notamment l’agriculture —, de ruptures logistiques et de contraintes de financement, tandis que le chômage progresse avec la pauvreté.
La crédibilité de la politique monétaire dépend désormais d’une mise en œuvre stricte, d’une transparence accrue sur l’émission, d’un meilleur contrôle des recettes d’exportation et du rétablissement d’outils efficaces de gestion de la liquidité.
À défaut, la trajectoire de la livre restera tributaire du conflit et du marché parallèle; à l’inverse, ces leviers peuvent reconstituer les ancrages de stabilité.


