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Le Maroc fait face à l’une des sécheresses les plus graves de son histoire moderne, marquée par des années de faibles précipitations ayant considérablement diminué les niveaux des barrages et mis sous pression les communautés rurales et urbaines. En réponse, le gouvernement a lancé une stratégie massive et multidimensionnelle pour sécuriser les ressources en eau, à la fois pour les villes et les zones agricoles, en conciliant les besoins immédiats et la durabilité à long terme.
Au cœur de cette stratégie figure l’extension rapide du dessalement de l’eau de mer. Le pays exploite actuellement dix-sept usines de dessalement, quatre autres sont en construction et neuf supplémentaires sont prévues d’ici la fin de la décennie. Une fois ces projets achevés, la capacité totale de dessalement du Maroc atteindra 1,7 milliard de mètres cubes par an. Les usines situées dans des villes côtières clés comme Casablanca, Agadir et Dakhla fourniront une eau potable fiable à des millions de personnes, allégeant la pression sur les réservoirs et les nappes phréatiques.
Cette priorité donnée au dessalement est liée à des modes de financement innovants, notamment des partenariats public-privé qui ont attiré des investissements internationaux. L’usine de Casablanca, par exemple, est en passe de devenir la plus grande installation de dessalement d’Afrique, combinant soutien gouvernemental et capitaux étrangers pour garantir la durabilité à long terme. Bien que le dessalement reste trop coûteux pour un usage agricole à grande échelle, son impact est crucial : en approvisionnant les villes en eau potable, davantage d’eau des barrages peut être réservée à l’irrigation des zones agricoles intérieures.
Au-delà du dessalement, le Maroc investit massivement dans de nouveaux canaux et la modernisation des barrages. Un important projet de transfert d’eau, en partie financé par les Émirats arabes unis, relie les régions les plus riches en eau du nord-ouest aux zones urbaines et agricoles autour de Rabat et Casablanca, avec des extensions prévues vers des régions agricoles telles que Doukala et Tadla. Le gouvernement s’est également attaché à stocker davantage d’eau dans les réservoirs existants et à investir dans des infrastructures qui réduisent les fuites et le gaspillage.
Pour alimenter ces projets hydrauliques, le Maroc mise sur les énergies renouvelables, notamment une ligne électrique de 1 400 kilomètres destinée à acheminer l’électricité solaire du sud vers les installations côtières de dessalement. Cette transition vers les énergies renouvelables devrait réduire, à terme, le coût de production de l’eau potable et l’empreinte écologique de la réponse du Maroc à la sécheresse.
La politique agricole du pays a également été réformée par nécessité. Le gouvernement a introduit des restrictions sur les cultures gourmandes en eau telles que le melon, les interdisant dans certaines régions et réduisant fortement leur culture dans d’autres. Bien que ces mesures protègent les nappes phréatiques et assurent une utilisation plus durable des ressources, elles peuvent temporairement impacter les revenus des agriculteurs, soulignant les compromis nécessaires pour garantir la résilience à long terme.
L’impact de ces efforts combinés se fait sentir aussi bien en milieu urbain que rural. Dans des villes comme Casablanca et Agadir, l’extension de l’approvisionnement en eau dessalée a réduit la fréquence des coupures d’eau et la nécessité pour les familles de collecter l’eau manuellement, même en période de sécheresse persistante. Pour les communautés rurales et les agriculteurs des régions comme le Souss, Tadla et Zagora, les systèmes améliorés de transfert d’eau et l’approvisionnement restauré des barrages ont offert une bouée de sauvetage essentielle pour les cultures et le bétail. Si les restrictions sur certaines cultures remettent en cause des pratiques agricoles traditionnelles, elles encouragent aussi l’agriculture durable et l’innovation en matière d’irrigation.
La réponse globale du Maroc à la sécheresse illustre le potentiel d’un investissement intégré dans les infrastructures, la technologie et la réforme politique. En développant le dessalement, en modernisant les systèmes de transfert d’eau, en favorisant les énergies renouvelables et en réformant l’agriculture, le Maroc pose les bases d’une plus grande sécurité hydrique, d’une stabilité économique et d’une résilience des communautés face au changement climatique.