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La Chine s’est engagée à investir 10 milliards de dollars en Afrique du Sud sur les cinq prochaines années, ciblant la modernisation des ports et des chemins de fer ainsi que la création d’un vaste parc technologique présenté comme le plus grand « Silicon Valley » du continent. L’annonce, faite lors de la Commission binationale Afrique du Sud-Chine à Pretoria, illustre la volonté de Pékin de consolider ses relations avec la principale économie industrielle d’Afrique.
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a qualifié ce plan d’opportunité pour la modernisation industrielle et la création d’emplois pour les jeunes, co-présidant la réunion avec le vice-président chinois Han Zheng. Pour la Chine, cet accord prolonge des relations commerciales déjà importantes : les échanges bilatéraux ont dépassé 55 milliards de dollars en 2024.
Avec un PIB d’environ 419 milliards de dollars, l’Afrique du Sud dispose des marchés financiers les plus profonds de la région et du plus grand réseau universitaire sur le continent. Pourtant, son secteur des start-ups accuse un retard par rapport aux leaders d’Afrique de l’Est — Nairobi et Kigali qui ont attiré capitaux et entreprises internationales grâce à des succès antérieurs comme le mobile-money et des stratégies ciblées d’incubation. Le capital étatique chinois sera un test pour savoir si l’échelle sud-africaine, combinée à ce financement, peut combler l’écart.
Ce montant de 10 milliards de dollars dépasse largement les flux habituels : l’Afrique du Sud avait attiré environ 9 milliards de dollars d’investissements directs étrangers en 2023 ; si les fonds chinois sont effectivement déployés, ils pourraient doubler le flux annuel moyen. L’exécution reste toutefois soumise à des risques : coupures d’électricité récurrentes, obstacles réglementaires et doutes sur la gouvernance pourraient freiner les résultats sans réformes structurelles.
L’infrastructure et la capacité numérique sont des priorités immédiates. L’Afrique du Sud accueille déjà un important réseau de centres de données et de projets de connectivité soutenus par des institutions internationales, mais l’accès à une électricité fiable et des connexions rapides demeure indispensable pour des développements technologiques à grande échelle. Le financement chinois pourrait aider à réduire ces lacunes, à condition que la fiabilité du réseau soit améliorée en parallèle.
Sur le plan de l’emploi, l’Afrique du Sud produit davantage d’ingénieurs et de diplômés en TIC que beaucoup de pays africains, mais elle fait face à un chômage des jeunes d’environ 46 %. Un hub technologique fonctionnel pourrait absorber une partie de cette main-d’œuvre qualifiée. Le Kenya et le Rwanda, pour leur part, ont mieux aligné formation et besoins des parcs d’innovation un modèle que Pretoria n’a pas encore pleinement adopté.
Pour Ramaphosa, le projet est une chance de transformer l’Afrique du Sud d’une puissance industrielle en un leader numérique ; pour Pékin, il s’agit d’ancrer son influence dans l’économie de l’innovation africaine, notamment dans le cadre des BRICS. Au final, la réussite dépendra moins du montant promis que de la rapidité et de l’efficacité de la mise en œuvre.
L’engagement chinois ouvre de multiples opportunités : entrepreneurs en infrastructures et entreprises d’ingénierie pour la modernisation des ports et chemins de fer ; fournisseurs d’énergie renouvelable et captive pour pallier les insuffisances électriques ; développeurs de centres de données, entreprises de fibre optique et télécommunications pour renforcer la connectivité ; programmes d’éducation à l’emploi, organismes de formation professionnelle et académies de codage pour transformer les diplômés en travailleurs qualifiés de la technologie ; ainsi que les startups locales, investisseurs et accélérateurs pouvant collaborer avec les entreprises chinoises pour la commercialisation, la fabrication de matériel technologique et l’exportation de logiciels. Les fonds d’investissement privés, les coentreprises avec des entreprises chinoises publiques ou privées, ainsi que les partenariats public-privé avec les gouvernements provinciaux et régionaux du Gauteng et d’autres provinces devront surveiller les appels d’offres et concessions créés par ce programme. Le succès favorisera les entreprises combinant expertise technique, connaissance des réglementations locales, et capacité de formation des effectifs.