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Dans un tournant stratégique, la République démocratique du Congo (RDC) instaurera des quotas d’exportation de cobalt fondés sur les données historiques de production et d’expédition des entreprises sur trois ans, en remplacement d’un moratoire prolongé, à compter du 16 octobre 2025. Sous ce nouveau régime, les exportateurs seront limités à 18 125 tonnes pour le reste de 2025, avec un plafonnement annuel à 96 600 tonnes en 2026 et 2027.
La RDC, qui détient aujourd’hui plus de 70 % de la production mondiale de cobalt, redéfinit la façon dont la valeur est extraite de sa position dominante sur le marché des métaux pour batteries. La majorité du cobalt mondial provient de sa région du Copperbelt, notamment dans les provinces du Haut-Katanga et du Lualaba, où les opérations industrielles extraient le cobalt en sous-produit du cuivre. En 2024, la production a dépassé les 220 000 tonnes, bien que la majeure partie soit exportée sous forme de minerai brut avec peu de transformation locale.
Les destinations d’exportation comptent traditionnellement la Chine, la Belgique, le Canada et d’autres centres industriels. En 2023, la RDC a exporté pour environ 2,4 milliards USD de cobalt, la Chine absorbant la part majeure. Avec les nouveaux quotas, les volumes d’exportation seront restreints, incitant les entreprises et l’État à se concentrer davantage sur la rétention de valeur au sein du pays.
Pour les investisseurs potentiels, cette politique présente à la fois des contraintes et des opportunités. La limitation des exportations brutes favorise les investissements dans les segments amont et aval — raffinage, production de précurseurs pour batteries et transformation locale. Les entreprises ayant des compétences en fusion, traitement des hydroxydes, fabrication de matériaux pour batteries ou technologies de traçabilité pourraient être avantagées. Étant donné que les quotas seront attribués en fonction de la régularité et de la conformité historique, les opérateurs établis peuvent sécuriser davantage de droits, tandis que les nouveaux entrants devront impérativement s’aligner sur les normes ESG et nouer des partenariats locaux solides dès le départ. De plus, des exportations régulées peuvent stabiliser les prix — récemment remontés après une chute historique du cobalt — et protéger les investisseurs des cycles incontrôlables de surproduction.
En résumé, le nouveau cadre d’exportation de cobalt en RDC marque une transition des exportations de matières premières vers une plus grande captation de valeur. Les investisseurs stratégiques entrant tôt dans la transformation, la logistique et l’infrastructure technologique pourraient tirer d’importants bénéfices de l’évolution structurelle des marchés mondiaux du cobalt.