

Quidah est une plateforme en ligne qui met en relation les investisseurs avec des opportunités sélectionnées et des analyses d’experts sur les marchés émergents d’Afrique, tout en offrant aux entreprises des services de promotion, de facilitation de partenariats et d’intelligence de marché pour attirer des capitaux et développer leurs activités.
Addis‑Abeba a retrouvé sa bourse. Enjanvier, l’Éthiopie a inauguré l’Ethiopian Securities Exchange (ESX), sapremière place depuis les années 1970, afin de canaliser l’épargne domestiquevers l’investissement productif et, progressivement, d’accueillir les capitauxinternationaux. En mars 2025, les autorités ont délivré les premières licencesà des intermédiaires CBE Capital S.C. et Wegagen Capital Investment Bank marquantune avancée vers un marché pleinement opérationnel.
L’ESX s’inscrit dans une dynamique delibéralisation plus large: modernisation du régime de change, ouverture cibléede secteurs aux investisseurs étrangers et supervision renforcée parl’Ethiopian Capital Markets Authority (ECMA). La bourse a débuté de manièrepragmatique avec des instruments monétaires et des bons du Trésor pour bâtirl’infrastructure de négociation et la formation des prix avant lesintroductions en actions. Les autorités visent des dizaines de cotations sur ladécennie—jusqu’à 80–90—avec, en catalyseurs potentiels, de grands actifspublics comme Ethio Telecom.
Les fondations techniques se mettent enplace. L’ESX est adossée à un dépositaire central de titres et à une plateformeélectronique interbancaire testée fin 2024, tandis que des banques locales etdes entreprises publiques ont contribué à son capital. Le contexte macro resteporteur: la croissance du PIB pour 2026 est attendue entre 7% et près de 9%,plaçant l’économie parmi les premières d’Afrique, malgré les défis dereconstruction post‑conflit et les pressions inflationnistes.
Le cas d’investissement se précise. Lespremières expositions actions pourraient concerner les banques, les télécoms,la logistique et la consommation, à mesure que la gouvernance et latransparence s’affermissent. Le marché obligataire offre une rampe d’accès viales T‑bills et une courbe de taux locale naissante, attractive pour lesinstitutionnels domestiques et les investisseurs acceptant le risque birr. Unmarché secondaire fonctionnel faciliterait aussi les sorties du capital‑investissementet du capital‑risque, stimulant l’afflux de capitaux vers les PME. À mesure quel’écosystème mûrit, des opportunités se dessinent dans le courtage, laconservation, la gestion d’actifs, les solutions fintech et le financementd’infrastructures.
Les risques restent significatifs. Lesmarchés naissants sont souvent peu liquides, avec des spreads larges et uneforte concentration. La volatilité macro et de change, les risques politiqueset sécuritaires, ainsi que le temps nécessaire pour bâtir la transparence,l’application des règles et la protection des minoritaires, appellent à laprudence. Les investisseurs doivent privilégier une approche patiente etprogressive.
L’ouverture se fera par étapes selon lafeuille de route de l’ECMA:
Mode d’emploi pour les investisseurs:Démarrer modestement via des bons du Trésor en monnaie locale avant desélectionner des actions au fil de l’amélioration de la liquidité; s’appuyersur des dépositaires, courtiers et conseillers locaux pour gérer fiscalité,change et règlement‑livraison; couvrir le risque de change lorsque possible oucalibrer les positions pour que les rendements en monnaie locale soientsignificatifs; suivre de près les « cotations phares »—une tranche d’EthioTelecom ou de grandes banques susceptibles de transformer la profondeur demarché.
Perspectives business et investissement:L’ouverture progressive de l’ESX favorise les premiers entrants dansl’infrastructure financière (courtier, conservation, administration de fonds),la dette locale et les IPO/privatisations d’ancrage. Les meilleurs gisements àcourt terme se situent (1) dans des stratégies de rendement sur T‑bills puisobligations d’entreprise, (2) chez les facilitateurs d’écosystème fintech,données, conformité et notation pour répondre aux nouvelles exigences detransparence, et (3) dans les pipelines de capital‑investissement pouvantvaloriser des sorties via l’ESX. Compte tenu des risques de liquidité et dechange, la finance mixte, les allocations d’investisseurs de référence et desmandats à performance avec des partenaires locaux peuvent améliorer la bancabilitéet la protection à la baisse.


