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La mission du Fonds monétaire international (FMI), achevée le 28 mars 2025 dans le cadre de la consultation de l’article IV, dresse un constat préoccupant de la situation économique du Burundi. Malgré une croissance modérée du PIB estimée à 3,5 % en 2024, le FMI avertit que le pays risque de sombrer dans une spirale inflationniste et de faible croissance sans une action politique rapide et coordonnée.
L’économie est freinée par une inflation galopante, atteignant en moyenne 39 % au début de 2025, des pénuries persistantes de devises et de carburant, et un recours excessif au financement monétaire des déficits. Le FMI a exhorté la Banque de la République du Burundi (BRB) à resserrer sa politique monétaire, à relever ses taux d’intérêt au-delà des 12 % actuels et à mettre fin à l’expansion incontrôlée de la masse monétaire. Il a également insisté sur la nécessité de libéraliser le marché des changes, actuellement marqué par un écart élevé entre les taux officiels et parallèles.
Le gouvernement est appelé à élargir sa base fiscale, à revoir l’impact de la TVA sur les plus vulnérables et à adopter un système plus progressif. Bien que la dette publique soit jugée soutenable à court terme, les risques de surendettement restent élevés, exigeant des choix budgétaires prudents et des efforts de consolidation. Le FMI souligne que des secteurs clés comme l’agriculture et les mines disposent d’un fort potentiel inexploité, pénalisé par la contrebande, la faible transformation locale et un cadre réglementaire encore instable.
Le FMI salue les avancées en matière de numérisation fiscale, de gestion des finances publiques et de systèmes de paiement modernisés. Néanmoins, les lenteurs dans les réformes de gouvernance, la fragmentation du marché des devises et le manque d’investissements pèsent lourdement sur la reprise. Pour sortir de l’impasse, le pays devra accélérer la mise en œuvre de politiques structurantes visant à bâtir une économie plus compétitive, transparente et résiliente.
Les difficultés actuelles du Burundi révèlent aussi des opportunités pour les investisseurs privés et les partenaires de développement. Les réformes fiscales et monétaires envisagées ouvrent la voie à des entreprises fintech, à des prestataires de services numériques pour la collecte d’impôts, et à des opérateurs dans les systèmes de paiement mobile. Le soutien à la numérisation des services fiscaux et à la gouvernance financière constitue un créneau stratégique pour les cabinets de conseil et les bailleurs techniques.
En parallèle, l’agriculture et les mines offrent des perspectives solides à moyen terme. Les recommandations du FMI pour valoriser les filières caféicoles appellent des investissements dans la transformation agroalimentaire, les chaînes de froid et l’organisation des coopératives. Dans le secteur minier, la renégociation des contrats et l’introduction de paiements anticipés attireraient les investisseurs soucieux de transparence, notamment ceux alignés sur les standards de l’ITIE. Si le climat des affaires s’améliore, ces secteurs pourraient devenir des piliers majeurs de la relance économique.