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Le Kenya franchit une étape historique dans la modernisation de son secteur énergétique avec le lancement de son premier projet de transmission indépendante (IPT). Ce projet, mené dans le cadre d’un partenariat public-privé de 30 ans, concerne la construction et l’exploitation des lignes de transmission 400 kV Lessos–Loosuk et 220 kV Kisumu–Musaga. Ces infrastructures clés visent à renforcer la fiabilité du réseau électrique, faciliter le transport d’énergie à travers l’ouest du pays et préparer l’intégration à grande échelle des énergies renouvelables.
Jusqu’à présent, la transmission d’électricité au Kenya est gérée par la Kenya Electricity Transmission Company (KETRACO), entreprise publique chargée de développer et d’exploiter les réseaux à haute tension. Malgré des progrès notables — plus de 70 % de la population ayant désormais accès au réseau national —, les projets de KETRACO sont souvent ralentis par des contraintes de financement, des retards administratifs et la dépendance vis-à-vis des emprunts garantis par l’État. De son côté, la Kenya Power and Lighting Company (KPLC) gère la distribution et la commercialisation de l’électricité, desservant plus de 9 millions de clients. La coexistence de ces deux entités publiques a parfois généré des lenteurs et limité la capacité d’investissement.
L’introduction du modèle IPT marque donc un tournant : il ouvre la participation du secteur privé à la propriété, à l’exploitation et à la maintenance du réseau. Des acteurs tels qu’Africa50 et PowerGrid Corporation of India apportent non seulement des capitaux mais aussi une expertise internationale en conception, gestion d’actifs et efficacité opérationnelle. Leur implication traduit une confiance croissante dans les réformes énergétiques du Kenya et son ambition de devenir un centre énergétique régional.
Le Kenya dispose d’une capacité installée supérieure à 3 300 MW, avec un mix énergétique exemplaire : environ 45 % de géothermie, 30 % d’hydroélectricité, 15 % d’éolien, le reste provenant du solaire et du thermique. Toutefois, malgré cette capacité suffisante, les goulets d’étranglement de transmission empêchent une distribution optimale, entraînant des coupures fréquentes, des pertes techniques estimées à 16-18 % et des coûts élevés pour les consommateurs.
Le projet IPT vise à résoudre ces faiblesses en mobilisant des financements privés pour moderniser les infrastructures, renforcer la capacité du réseau et réduire les pertes. Les investisseurs actifs dans la numérisation du réseau, la fabrication de lignes à haute tension et l’intégration des énergies renouvelables auront un rôle clé à jouer. Avec des réformes en cours pour stabiliser les tarifs, améliorer la maintenance et renforcer les interconnexions régionales — notamment avec l’Ouganda, l’Éthiopie et la Tanzanie —, le Kenya devient un modèle pour les pays africains souhaitant combiner supervision publique et investissement privé dans les infrastructures essentielles.
Si ce projet est mené avec transparence et efficacité, il pourrait inaugurer une nouvelle ère où des réseaux fiables et financés par le privé soutiennent la transition énergétique africaine et attirent durablement les investisseurs.