Les marchés expriment de fortes réserves quant à la capacité du Sénégal à honorer ses engagements financiers, alors que les discussions avec le Fonds monétaire international (FMI) peinent à aboutir et que plusieurs instruments de dette se négocient à des niveaux fortement décotés.
Le ministère sénégalais des Finances a démenti les informations faisant état d’échanges de prêts à prix réduits, affirmant que les données de marché diffusées étaient inexactes. Selon plusieurs sources financières, aucun acheteur ne s’est encore manifesté et les offres fermes demeurent incertaines. Cette tension financière intervient après la suspension, l’an dernier, du programme du FMI d’un montant de 1,8 milliard de dollars, qui a conduit l’État à se tourner davantage vers l’endettement domestique et les emprunts commerciaux.
Les opérateurs de marché estiment désormais qu’un rééchelonnement de la dette devient probable, alors que les discussions avec le FMI pour un nouveau plan d’aide progressent lentement. Le Premier ministre Ousmane Sonko a qualifié de « honteuses » les conditions de restructuration suggérées par le Fonds. Le Sénégal devra régler environ 1 020 milliards de francs CFA (soit 1,8 milliard de dollars) de dette commerciale envers ses créanciers internationaux en 2026.
Les obligations sénégalaises reflètent cette perte de confiance : le titre en euro à échéance 2028 se négocie autour de 70 cents pour un euro, tandis que les maturités 2031 et au-delà oscillent entre 54 et 61 cents, selon les données de Tradeweb. Ces niveaux traduisent un risque croissant de défaut, dans un contexte marqué par la découverte de 11 milliards de dollars de dette non déclarée.