Quidah est une plateforme en ligne qui met en relation les investisseurs avec des opportunités sélectionnées et des analyses d’experts sur les marchés émergents d’Afrique, tout en offrant aux entreprises des services de promotion, de facilitation de partenariats et d’intelligence de marché pour attirer des capitaux et développer leurs activités.
L’IA est de plus en plus présentée en Afrique comme une révolution éducative : apprentissage personnalisé, soutien aux enseignants, amélioration des résultats scolaires. Pourtant, une problématique majeure se cache derrière cet enthousiasme : l’IA n’est pas culturellement neutre. Les valeurs, hypothèses et visions du monde qu’elle véhicule proviennent souvent de contextes occidentaux. Lorsqu’elle est employée dans les classes africaines, elle peut marginaliser les savoir-faire, les langues et les pédagogies indigènes.
L’apprentissage traditionnel africain est souvent communautaire, contextualisé, et intimement lié aux coutumes locales, aux traditions orales, aux techniques agricoles ou aux pratiques spirituelles. Pourtant, les programmes IA actuels passent fréquemment à côté de cette richesse, offrant une éducation standardisée qui efface les connaissances locales. Pire encore, ces systèmes privilégient des langues majeures comme l’anglais ou le français, reléguant au second plan les langues africaines porteuses de visions du monde distinctes. Nous assistons ainsi à une nouvelle forme de colonialisme éducatif numérique.
Mais des solutions émergent. Des initiatives telles que Masakhane associent étudiants et chercheurs africains à la création d’outils NLP adaptés aux langues locales. Des projets pilotes au Ghana ou en Côte d’Ivoire développent des IA respectueuses des programmes scolaires nationaux et des réalités culturelles. Ils montrent la voie d’une innovation capable de conjuguer savoir technologique global et traditions africaines.
Pour assurer que l’IA renforce les cultures plutôt que de les effacer, il faut investir massivement dans les capacités locales : concevoir des outils IA par et pour les Africains. Les acteurs publics, académiques et privés doivent collaborer pour développer la formation STEM, la maîtrise numérique et garantir que l’IA devienne un levier d’autonomisation, non de dépendance.
Pour les entreprises et les investisseurs, ce défi représente également une opportunité. La demande pour des plateformes d’IA locales adaptées aux contextes éducatifs africains est en forte croissance—offrant un terrain fertile aux startups spécialisées dans le traitement du langage naturel multilingue, les contenus éducatifs culturellement adaptés et les solutions technologiques participatives. Les investisseurs peuvent profiter de l’essor des plateformes EdTech qui intègrent les valeurs et les langues africaines dans les systèmes d’IA. En soutenant des initiatives qui promeuvent une intelligence artificielle respectueuse des cultures, ils peuvent conjuguer rentabilité et impact social, renforcer les écosystèmes locaux et participer à la prochaine génération de l’innovation numérique en Afrique.