Les prêts commerciaux à court terme du Sénégal libellés en euros se négocient à des niveaux inférieurs ou égaux à 80 centimes pour un euro, selon quatre sources du secteur financier. Ces prêts arrivent à échéance dès février, mais les échanges demeurent limités et aucune transaction confirmée n’a été signalée. Le ministère sénégalais des Finances a démenti ces valorisations.
Cette situation intervient après la découverte de plus de 11 milliards de dollars de dettes non déclarées, portant le ratio dette/PIB au-delà de 119 % et entraînant la suspension, l’an dernier, du programme de 1,8 milliard de dollars du FMI. Le Premier ministre Ousmane Sonko a rejeté l’idée d’une restructuration proposée par le Fonds, la qualifiant « d’humiliation ». Des discussions sont toutefois en cours pour un nouveau plan d’aide.
Les données de Tradeweb indiquent que l’euro-obligation 2028 du Sénégal s’échange à 70 centimes pour un euro, tandis que les titres à échéance 2031 et au-delà se situent entre 54 et 61 centimes. Deux sources précisent que la banque Standard Chartered a structuré ces prêts, sans toutefois commenter publiquement.
La dégradation des prix des titres reflète la pression croissante sur la soutenabilité de la dette sénégalaise et alimente les incertitudes des investisseurs quant à la capacité du pays à rétablir la confiance financière.