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L’Éthiopie a conclu un accord préliminaire avec le russe Rusal pour développer une fonderie d’aluminium de 500 000 tonnes par an, destinée à soutenir la substitution aux importations, les exportations et une nouvelle capacité industrielle en Afrique de l’Est. Le projet créerait le premier pôle majeur d’affinage d’aluminium de la région et élargirait l’empreinte de fusion du continent.
Rusal et Ethiopian Investment Holdings ont signé un memorandum d’entente pour une première phase estimée à environ 1 milliard de dollars, dont près de 70% de financement attendus de partenaires prêteurs déjà intéressés. Une fois lancés, les travaux de construction devraient durer trois à quatre ans, la durée d’exploitation visée atteignant jusqu’à 50 ans, tandis que l’étude de faisabilité complète et la sélection du site sont en cours. L’actif viserait à positionner l’Éthiopie comme fournisseur compétitif sur les marchés régionaux et internationaux.
La capacité de fusion d’aluminium en Afrique demeure concentrée malgré des gisements de bauxite abondants, notamment en Guinée, avec Hillside (Afrique du Sud) à environ 720 000 t/an et Mozal (Mozambique) à près de 580 000 t/an, tandis qu’Egyptalum et VALCO (Ghana) apportent des volumes plus modestes.
Une installation éthiopienne de cette taille élargirait l’offre régionale et ancrerait un pôle industriel en Afrique de l’Est, dans un contexte où l’International Aluminium Institute anticipe une hausse d’environ 40% de la demande mondiale d’ici 2030. Cette dynamique renforce le cas de nouvelles capacités compétitives sur le plan énergétique.
Le projet s’inscrit dans la stratégie éthiopienne de réduction des sorties de devises liées aux importations d’aluminium et de renforcement de la compétitivité industrielle et exportatrice à long terme. À pleine mise en œuvre, l’usine pourrait soutenir les activités aval (fabrication) et les chaînes d’approvisionnement régionales, tout en élargissant le rôle industriel de la Russie sur un marché africain stratégiquement situé.
Un complexe de 500 000 t/an serait significatif à l’échelle africaine mais modeste à l’échelle mondiale, ce qui laisse envisager un effet limité sur les prix de référence tout en réduisant potentiellement les primes régionales en Afrique de l’Est et dans le corridor de la mer Rouge, avec un soutien possible de la demande locale dans les infrastructures, la construction et l’emballage.
L’électricité restera déterminante: l’hydroélectricité éthiopienne peut favoriser un métal bas carbone susceptible de capter des primes vertes, avec des risques liés à la stabilité du réseau, à l’hydrologie saisonnière et aux besoins de renforcement du transport d’énergie. La viabilité financière dépendra des taux d’intérêt, de la convertibilité des devises, du risque souverain et de la structure d’endettement d’environ 70%, avec des avancées requises sur des PPA de long terme, des contrats EPC, des garanties de construction, des appuis de crédits à l’export et des contrats d’enlèvement fermes avant décision finale d’investissement.
La participation russe introduit des enjeux de sanctions pouvant affecter le financement, l’assurance, la logistique et le marketing, tandis que l’enclavement de l’Éthiopie accentue les contraintes logistiques pour l’alumine, les anodes et le financement des stocks, rendant cruciaux des contrats d’approvisionnement de long terme ou une intégration amont, ainsi qu’une politique publique stable sur les incitations, l’accès aux devises et la facilitation du commerce.
Les prochaines étapes clés portent sur la fin de l’étude de faisabilité, la confirmation du site et des tarifs électriques, la finalisation des PPA, le choix EPC et technologique, les mandats de dette, les accords d’enlèvement et la décision finale d’investissement.


