La Banque africaine de développement (BAD) a ouvert le 15 décembre à Londres une conférence des donateurs visant à mobiliser 25 milliards $ pour le Fonds africain de développement (FAD), son mécanisme de prêts à taux concessionnels destiné aux pays africains à faible revenu. Cette initiative intervient dans un contexte d’incertitude liée au retrait partiel du soutien américain, après la suspension par l’administration Trump d’un versement de 197 millions $ promis lors du précédent cycle de financement.
La responsable de la mobilisation des ressources à la BAD, Valérie Dabady, a indiqué qu’un déficit estimé à 560 millions $ pourrait subsister sans la contribution américaine. Lors du dernier cycle de reconstitution du FAD, bouclé en 2022 à hauteur de 8,9 milliards $, les États-Unis avaient apporté près de 7 % du total. Cette fois, plusieurs partenaires renforcent leur participation : le Danemark a relevé la sienne de 40 % à 1,1 milliard de couronnes danoises (171 millions $), tandis que le Kenya a promis 20 millions $ en 2024.
Cette situation souligne la fragilité du modèle de financement multilatéral du développement africain, dépendant de l’engagement des principaux bailleurs. Une moindre contribution américaine pourrait accroître la pression sur les partenaires européens et inciter les pays africains à intensifier leur participation financière directe aux mécanismes de la BAD.