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Le cinéaste et entrepreneur nigérian reconnu, Pascal Atuma, a exhorté le gouvernement fédéral à élever le secteur créatif du pays au même niveau stratégique que le pétrole brut, plaidant pour des réformes politiques et des investissements capables de libérer son plein potentiel.
S’exprimant dans l’émission Sunrise Saturday de Channels Television, Atuma a souligné que les industries nigérianes du cinéma, de la musique, de la comédie et du divertissement au sens large sont devenues des forces économiques mondiales puissantes mais largement sous-exploitées par l’État.
« Ils agissent comme si le pétrole était la seule source de revenus », a-t-il déclaré. « L’industrie du divertissement est immense. Le cinéma est puissant. Regardez la musique, le football – nous devons commencer à investir dans toute l’économie créative. »
En prenant pour exemple la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA aux États-Unis, il a noté que les clubs ayant atteint les quarts de finale ont gagné jusqu’à 13,1 millions de dollars chacun – soulignant la puissance économique du divertissement mondial.
Atuma a insisté sur le fait que débloquer le potentiel de l’industrie créative nécessite plus que du financement : cela exige des politiques gouvernementales solides et des réformes structurelles.
« Aux États-Unis, certains États sont dits ‘union states’ grâce à des structures bien définies. Cela permet des traités de coproduction par le biais d’accords bilatéraux officiels », a-t-il expliqué.
Il a encouragé le Nigeria à adopter des mécanismes similaires, soulignant l’importance de formaliser les guildes de réalisateurs et les associations de producteurs pour professionnaliser le secteur.
Atuma a également appelé les créateurs à prendre leurs responsabilités : « Cela commence par nous. Nous devons bâtir de véritables structures. Ensuite, nous pourrons demander au gouvernement de nous soutenir, comme le fait le Canada avec des subventions annuelles non remboursables. »
Pascal Atuma a récemment sorti son dernier film, Imported Wives, mettant en vedette des stars de Nollywood telles que Nancy Isime, Omoni Oboli, Joseph Benjamin et Funky Mallam. Le récit suit un homme qui fait venir sa femme du Nigeria au Canada, avant que leur relation ne se dégrade sous l’influence d’autres femmes nigérianes de la diaspora.
Inspiré par des faits sociaux récurrents, notamment des plaintes domestiques adressées à la police britannique, Atuma considère ce film comme un outil de sensibilisation.
« Aujourd’hui, des adolescentes de 16 ans peuvent acheter des voitures et des maisons pour leurs parents. L’amour est sacrifié pour l’émancipation financière. Certains se marient pour fuir la pauvreté ou migrer. Ce film tend un miroir à ces réalités. »
Les propos d’Atuma révèlent de vastes opportunités inexploitées dans l’économie créative nigériane. En reconnaissant ce secteur comme une alternative crédible au pétrole, le Nigeria pourrait attirer des investissements privés et étrangers dans la production de contenus, les infrastructures de studios, le développement de talents et les plateformes numériques. La demande mondiale pour des récits africains est croissante, et le Nigeria, déjà leader culturel grâce à Nollywood et à l’Afrobeats, est bien placé pour renforcer sa puissance douce et ses exportations. Des politiques structurées – comme des incitations fiscales, des subventions à la production, des traités de coproduction et des programmes de formation – pourraient créer des emplois, stimuler le tourisme et favoriser l’innovation dans des secteurs connexes comme la mode, le sport ou les jeux vidéo. Avec une population numérique dynamique et une forte diaspora, l’industrie du divertissement pourrait devenir un pilier central de la stratégie de diversification économique du Nigeria.