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Les ambitions énergétiques audacieuses du Niger sur le devant de la scène
Le Niger, pays enclavé longtemps éclipsé par les grands producteurs de pétrole africains, s’impose rapidement comme un acteur majeur du secteur énergétique du continent. Dans une démarche historique, le Premier ministre du Niger, Mahamane Lamine Zeine, participera à la conférence African Energy Week (AEW) 2025 au Cap, en Afrique du Sud. Sa présence illustre la volonté du Niger d’attirer davantage d’investissements internationaux et de partenariats stratégiques, alors que le pays accélère sa production et sa capacité d’exportation de pétrole.
Un élément clé de la transformation énergétique du Niger est la récente mise en service de l’oléoduc d’exportation Niger–Bénin. Ce pipeline de 1 950 kilomètres, inauguré en mai 2024, relie les champs pétroliers d’Agadem, au Niger, à la côte atlantique du Bénin, permettant pour la première fois au pays d’exporter massivement son pétrole brut vers les marchés internationaux. Avec une capacité de 100 000 barils par jour, l’oléoduc a déjà permis au Niger d’exporter plus de 14 millions de barils depuis son lancement.
L’achèvement de ce pipeline a non seulement renforcé le profil du Niger dans le secteur pétrolier et gazier, mais soutient également les ambitions du pays de devenir un pôle énergétique régional. Lors de l’AEW 2025, le Premier ministre devrait mettre en avant l’impact de ce projet et présenter les opportunités d’investissements en amont et d’intégration énergétique régionale.
Le gouvernement nigérien recherche activement de nouveaux partenaires étrangers et investissements pour étendre la production pétrolière. Plusieurs blocs du bassin d’Agadem restent ouverts à l’exploration, et le pays cherche à attirer de nouveaux acteurs grâce à des conditions favorables. Les partenariats existants avec des compagnies pétrolières internationales ont joué un rôle déterminant dans le lancement du secteur, et le Niger espère maintenant renforcer ces relations tout en accueillant de nouveaux investisseurs.
Au cours de la conférence, le Premier ministre Zeine devrait également aborder les récents accords de coopération, comme le protocole d’accord signé avec la Sonatrach algérienne portant sur le raffinage, la pétrochimie et la formation technique. De tels partenariats visent à créer plus de valeur ajoutée au Niger, afin que les bénéfices économiques tirés du pétrole profitent davantage au pays.
Impact économique et objectifs gouvernementaux
La montée en puissance du secteur pétrolier est devenue une pierre angulaire de la croissance économique du Niger, contribuant de manière significative aux recettes de l’État et à la création d’emplois. L’objectif principal du gouvernement est d’utiliser ces ressources pour un développement inclusif — infrastructures, éducation, services publics — tout en assurant transparence et durabilité.
Avec le lancement des exportations de brut à grande échelle, le Niger dispose désormais d’un nouvel atout dans ses négociations avec les investisseurs, se positionnant comme un partenaire fiable et ambitieux sur le marché énergétique africain. Le pays se concentre également sur la sécurité à long terme et la résilience de ses routes d’exportation, face aux récents défis liés au transit du pipeline chez les voisins.
Secteur pétrolier du Niger : zones clés d’extraction, acteurs industriels et perspectives
L’extraction pétrolière du Niger se concentre principalement dans le bassin d’Agadem, une région du sud-est devenue le cœur de l’industrie pétrolière nationale. Cette zone riche en ressources est la pierre angulaire de la croissance du secteur. Le principal opérateur est la China National Petroleum Corporation (CNPC), qui a joué un rôle de premier plan dans le développement des champs d’Agadem et est un partenaire clé du projet d’oléoduc Niger–Bénin. Savannah Energy, une société britannique indépendante, détient également des actifs importants dans le secteur amont nigérien, contribuant à l’exploration et à la production.
À ces acteurs majeurs s’ajoute la Sonatrach algérienne, récemment arrivée grâce à des accords de coopération axés sur le raffinage et la pétrochimie. Le Niger encourage également les investissements d’un plus large éventail de partenaires internationaux, avec de nouveaux blocs d’exploration disponibles et des opportunités qui suscitent l’intérêt d’entreprises venues d’Afrique, d’Asie et du Moyen-Orient.
Le gouvernement nigérien maintient une forte présence dans le secteur pétrolier, détenant généralement une participation directe de 15 à 20 % dans les projets, en plus des recettes tirées des taxes, redevances et droits d’exportation. Actuellement, le Niger produit environ 20 000 barils de pétrole par jour, mais avec le lancement récent du pipeline Niger–Bénin, le pays vise une croissance rapide et espère atteindre ou dépasser les 100 000 barils par jour dans un avenir proche. Avec la poursuite des investissements et l’augmentation de la production, le Niger devrait renforcer sa position de hub énergétique régional, apportant ainsi davantage de bénéfices économiques et d’opportunités de développement à sa population.