L’Ouganda se Lance dans la Fabrication de Semi‑conducteurs et d’Électronique
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L’Ouganda se positionne stratégiquement comme un acteur régional de l’innovation technologique, avec pour ambition affirmée de produire localement des semi-conducteurs et d’élargir ses capacités en matière de fabrication électronique. Ces objectifs ont été mis en avant lors de la Semaine nationale de la science 2025, organisée à Kololo, où les responsables gouvernementaux, scientifiques et acteurs privés ont présenté les progrès réalisés dans la transformation de l’innovation scientifique en résultats industriels concrets.
Parmi les annonces majeures figure la confirmation que l’Ouganda peut désormais valoriser son quartz abondant en matériaux semi-conducteurs comme les lingots et les tranches de silicium — une étape clé vers la fabrication future de puces électroniques. Bien que la production de puces à grande échelle soit encore à venir, le pays a déjà mis en service une usine de fabrication électronique de pointe, dotée d’une capacité annuelle de 10 000 unités, incluant des compteurs électriques, des appareils électroménagers et des systèmes de contrôle industriel.
Ces avancées s’inscrivent dans une stratégie nationale d’innovation plus large, portée par le Secrétariat à la Science, à la Technologie et à l’Innovation (STI-OP). Depuis 2021, ce programme a permis la création de plus de 70 000 emplois qualifiés, attiré plus de 900 millions de dollars de capital-risque, et assuré la formation de milliers de scientifiques spécialisés. Des projets emblématiques comme Kiira Motors (véhicules électriques locaux) ou encore les kits de test PCR développés par l’Université Makerere illustrent cette capacité à passer de la recherche à la production industrielle.
En soutenant chaque maillon de la chaîne d’innovation – de la conception à la commercialisation l’Ouganda renforce également son autonomie technologique. Ce tournant vers une production locale, plutôt que dépendante de hubs internationaux comme Shenzhen, ouvre la voie à une industrialisation fondée sur des solutions adaptées aux besoins nationaux.
Au-delà de l’autonomie technologique, ces avancées marquent un tournant stratégique pour la diversification de l’économie ougandaise. L’innovation scientifique est désormais un levier structurant du développement national. En intégrant la science aux secteurs traditionnels comme l’agriculture, la santé ou l’énergie, et en investissant dans le capital humain, l’Ouganda pose les bases d’une croissance à haute valeur ajoutée.
L’entrée de l’Ouganda dans le domaine des semi-conducteurs et de l’électronique ouvre une série d’opportunités commerciales et d’investissement. La mise en place d’une capacité de fabrication complète permet de réduire la dépendance aux importations et encourage la relocalisation de la chaîne d’approvisionnement – qu’il s’agisse de composants, de services techniques ou de logistique.
Les besoins croissants en infrastructures de soutien – laboratoires spécialisés, incubateurs de design, centres de formation – créent des débouchés pour les secteurs de la construction, de l’éducation et des services. De plus, l’engagement de l’Ouganda à développer des produits localement adaptés en fait une destination attrayante pour les partenariats technologiques dans des domaines comme les technologies vertes, les dispositifs médicaux ou l’agriculture intelligente.
À terme, ces initiatives pourraient faire de l’Ouganda un centre régional de fabrication et de R&D, bénéficiant d’avantages compétitifs en matière de main-d’œuvre, d’incitations politiques et d’accès au marché via la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). Le dynamisme actuel, porté par des programmes nationaux structurés, jette les bases d’une croissance industrielle durable, inclusive et centrée sur l’innovation.
