Le département d’État américain a engagé une révision complète de ses relations avec la Tanzanie, invoquant la répression de la liberté religieuse et d’expression ainsi que les violences entourant les élections générales du 29 octobre 2025. Le scrutin, marqué par des coupures d’internet et des couvre-feux, aurait fait plusieurs centaines de morts selon l’ONU, dix-sept ambassades étrangères et le principal parti d’opposition Chadema, qui évoque jusqu’à 1 000 victimes dans huit régions. La présidente Samia Suluhu Hassan a défendu la régularité du vote et annoncé l’ouverture d’enquêtes.
Le porte-parole du département d’État, Tommy Pigott, a déclaré que les agissements des autorités tanzaniennes mettaient en danger les citoyens américains et freinaient les investissements dans les secteurs de l’énergie, des mines et des télécommunications. Cette réévaluation pourrait peser sur des projets majeurs tels que le projet gazier Rovuma LNG d’ExxonMobil, évalué à 30 milliards de dollars, et les activités charbonnières de Peabody Energy dans la région de Ruvuma. Le gouvernement tanzanien, par la voix de son porte-parole Gerson Msigwa, a affirmé que les enquêtes se poursuivaient sur des rapports jugés non vérifiés.
Cette révision survient alors que Washington multiplie les initiatives liant ses partenariats économiques à la gouvernance et aux droits humains, comme récemment au Nigéria après les violences électorales. Les incertitudes créées par cette démarche risquent de ralentir les flux d’investissements américains en Tanzanie et d’influer sur des projets énergétiques stratégiques pour le pays.